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30 MINUTES DE RETARD
15 janvier 2010

Partie une

Le froid était terrible dans la ville. Marc regarda de nouveau sa montre Festina.

- Trente minutes de retard ! dit-il à haute voix en colère.

Il releva son col. Il ajusta son bonnet noir. Il bougea les orteils pour les réchauffer. Ensuite, il leva les yeux vers le ciel pour regarder le scintillement des étoiles.

Jamais, Marc ne s’était senti dans pareille situation. Il surveillait cette banque dans un immeuble haut de cinq étages et vieux d’un demi-siècle où vingt trois personnes travaillent. Les fenêtres vitrées étaient fixées entre-elles par un cadre bleu turquoise. Les murs avaient une épaisse couche de peinture blanche qui illuminait le jour jusqu’au couché du soleil. De la rue, on pouvait entendre le sifflement brillant lorsque le vent pénétrait l’immeuble jusqu’à tout renverser sur son passage.

Les employés, chaque jour, rentraient et sortaient dans le même ordre. Sur un carnet, Marc notait toutes les allées et venues.

A 6h30, arrivait la secrétaire qui précédait la femme de ménage. Cette dernière avait l’habitude d’attendre car elle ne possédait pas de clés. Le directeur de la banque ne faisait pas du tout confiance à une femme de ménage et ne voulait en aucun cas qu’elle soit seule dans une pièce. Les employés apprendront plus tard que son père avait fait ses bagages et laissé sa mère pour aller vivre avec une ménagère. La lourde charge d’ouvrir les bureaux était pour la secrétaire et quand elle est absente pour le directeur.

A 6h48, c’était au tour des frères HOWARD, responsables des guichets 1 et 2. Ils étaient réellement frères de sang. Ils avaient tous les deux poursuivi des études de gestion dans cette même ville. L’ainé des frères avait trouvé place au guichet de la banque et plus tard avait pistonné son autre frère.

Ensuite, le premier bus G1 en direction du sud s’arrêtait, vers 7h10, à l’arrêt en face. Huit employés de la banque y descendaient. Huit personnes qui se connaissaient bien et qui profitaient de ce court instant pour discuter d’autres choses que de chèque, de dossier ou de prêt. Et tous les matins, le même rituel se produisait à deux pas de la banque.

Le directeur et les trois conseillers financiers, chacun dans leur voiture, arrivaient à 7h15 exactement. Ils laissaient leur voiture au sous-sol de l’immeuble et ensuite défilaient dans les couloirs pour signaler la fin des éventuelles pauses des employés de la banque.

Le prochain bus, en provenance du sud, déposait cinq individus, vers 7h25. Souvent perturbé par la circulation, l’heure de ce bus variait. Mais en somme, c’était toujours les mêmes qui y descendaient. Toujours les mêmes sur le fil ou les mêmes en retard.

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